
Poste restante l’Île
Cher Jean Paul,
Il y a bien des années, en feuilletant les albums de souvenirs de Françoise, j’ai découvert cette coupure de presse. Avec un clin d’oeil à l’humour qui était tout à toi, de là, a pris naissance mon aventure. Les pistes étant, pour une fois, suffisamment précises, du pont du Caroussel, à l’eau, je me suis jetée. J’ai appris à flotter, nager, plonger, amplement surnager d’aval en amont, naviguer vers l’estuaire, larguer les amarres, sans trop louvoyer et dériver, prendre le large, faire le point, accoster sur d’autres continents et sans enthousiasme y faire escale.
J’ai rencontré peu de calme plat toujours secourue par des risées bienfaitrices mais en revanche quelques eaux troubles. Dans l’attente d’une accalmie salvatrice, mais parfois éphémère, les intempéries m’ont forcée à mettre à la cap. Mousse-vigie, comme par le passé sur le Sérica, je tiens sans relâche les quarts à la recherche de tes deux tableaux partis au fil de l’eau. Car, il faudrait bien inscrire ces “images” au carnet de bord de ces neufs vies dont je t’offre aujourd’hui la première.
Par vents et marées, j’ai toujours bon espoir en notre navire le Sérica. Mais n’est-ce pas le nom d’une étoile?
Je t’embrasse.
Yseult
Turin, 6 juillet 1999