La matière, la main

Le rapport à la matière et le traitement bien personnel de l’outil, s’ils sont importants dans tout l’œuvre de Riopelle, semblent particulièrement déterminer la production de la période 1960-1965. En reprenant la formule appliquée à Monet : “l’oeil, la main”, on peut dire alors à propos de Riopelle : “la matière, la main”. Quand il tente de briser le moule des habitudes qui deviennent formules systématiques, on cherche, au seuil des années 1960, les jalons, les repères indiquant la continuité sous-jacente à l’effort désespéré de renouvellement.

Si la peinture, la gouache, l’encre et l’aquarelle, l’estampe même relèvent d’une continuité graphique et picturale du geste de la main, il y a dans le passage à la sculpture, quant à la matière et à la manipulation, une solution de continuité qui ne laisse d’interpeller l’analyste de la période.

MONIQUE BRUNET-WEINMANN